Le vent était glacial et la pluie n'aidait pas. C'était une soirée pluvieuse et obscure. J'aurai dû rester dans le vieux château abandonné, mais le sentiment de vide m'était insupportable. Tout le monde avait décidé d'aller faire la fête dans un bar, mais j'avais décidé de rester seule. Depuis, peu le château me donnait le sentiment de vide. Comme s'il manquait quelque chose pour le remplir. La première fois que j'avais vu ce château, je l'avais adoré. Il était un peu comme moi, il y a environ 5 ans, abandonné de tous. Personne ne s'était occupé de lui et personne ne voulait s'approcher de lui. Allyson m'avait informé de son existence puisque c'était le château qui avait appartenu à sa famille du temps de leur richesse. J'avais décidé de faire de lui, mon repère, ma maison. Un endroit où des gens comme moi, qui ont vécu l'enfer et qui cherchaient à avoir une nouvelle vie, puissent vivre dans cet endroit. Un endroit où ils pourraient se sentir chez-soi. Où tout leurs problèmes n'auraient plus aucun impacte sur eux. J'étais heureuse d'avoir trouvé des personnes qui cherchaient un endroit où vivre ou simplement des personnes qui voulaient qui voulaient vivre leur vie comme ils le voulaient. Libre de tout problème. Mais peu avait décidé de vivre ici.

Certains vivaient ensemble dans une autre maison, d'autres vivaient dans leur propre appartement. Je n'avais jamais forcé personne à vivre dans cet endroit. Je voulais donner la liberté à tous ceux qui étaient dans ma gang. C'était pour cette raison que la gang «verity» avait été créée. Pour donner un sentiment de liberté et de vérité. Pourtant, même si ce grand château abandonné était délabré et ne donnait pas envie d'y vivre, pour moi, c'était ma maison. Et ma gang était ma famille. Pourtant, ce soir, je n'avais aucune envie de rester seul dans cette demeure. Par contre, je n'avais pas non plus envie de faire la fête avec ma «famille». J'aimais bien les voir s'amuser, rire et ne penser à rien. Mais ce soir, je n'avais pas envie de partager ce sentiment avec eux. Aujourd'hui était le jour de sa mort. Je lui avais promis de ne pas pleurer. Il m'avait appris à ne pas montrer mes sentiments. Il m'avait appris à respecter mes promesses. C'est ce que j'avais fait. Je ne pleurerai ni aujourd'hui ni demain. Je ne montrerai à personne ma douleur. Ce sentiment de faiblesse. C'était ce qu'il m'avait appris et c'est ce que je respecterai.

Il y avait seulement une personne qui pouvait me faire changer les idées. Mais cette personne était absente. Alors, j'avais pris mon manteau (où ce qui ressemble le plus à un manteau) et j'étais sortie. Peu de temps après être sortie, la pluie ce mit de la partie avec le froid. Avec mon jean déchiré, ma camisole et mon cardigan, j'étais sûr d'être prise avec un rhume le lendemain. De plus, j'avais choisi des talons hauts à la place de soulier. Pourtant, je ne voulais pas rentrer. Je ne voulais pas sentir ce sentiment de vide, mais la sensation de vêtements trempés n'était pas non une chose amusante.

Finalement, après avoir couru pendant plusieurs minutes, je trouvai une ruelle qui, grâce aux toits des maisons, pouvait me donner un répit. Il y avait un bon côté à cette averse, rien de mieux pour se changer les idées. Je pris un élastique de mon poignet qui était caché parmi mes millions de bracelets et je m'attachai mes cheveux trempés par la pluie. J'enlevai mon cardigan, un bouton à fois, et le tortilla pour le détremper. Après plusieurs minutes, je me résignai à le serré dans mon sac. C'est seulement à ce moment que je vis la porte qui était à côté de moi. Je regardais au alentour et décidai de rentrer après avoir remarquée que j'étais arrivée au bar l'opium. Ce bar avait une très mauvaise réputation, mais c'était pour cela que je l'aimais. Là-bas, il n'y avait plus aucune limite, c'était le bar de la folie où tu pouvais faire ce que tu voulais. Un endroit parfait pour se changer les idées. Un endroit parfait pour moi.

Je décidai de rentrer discrètement et me rendis directement au bar, je n'avais qu'une envie c'était d'oublier la douleur que je ressentais. J'avais appris à endurer la douleur physique, mais la douleur psychologique c'était autre chose. Je demandai un gin et ce ne fut pas long que j'avais mon alcool préféré devant moi. J'aimais son goût fort qui après plusieurs verres, vous donnait l'impression que la liberté était au bout des doigts. Que tout était magique. Le seul défaut de cette boisson, c'était le mal de tête que vous avez le lendemain quand vous en prenez trop. Pourtant, en ce moment, ce n'était pas important. Je vidai mon verre à la vitesse de l'éclair. J'allai en demander un autre quand quelqu'un décida de me déranger. S'il y a bien une chose qu'il ne faut pas faire, c'est bien me déranger pendant que je bois seul. Je n'avais aucune envie d'avoir de la compagnie.