Je peux avoir l'air prétentieuse en disant ça, mais en apparence, je suis très jolie. Ce n'est pas pour rien qu'on m'appelle «La belle». Je ne sais pas ce qui est le plus jolie sur moi, mais beaucoup de gens disent que mes longs cheveux sont magnifiques. C'est sûr qu'on ne voit pas beaucoup de filles avec des cheveux qui arrivent jusqu'aux fesses. Par contre, je les attache pratiquement tout le temps. Puisque se battre avec d'aussi longs cheveux ne donnera jamais rien de bon. À l'origine, j'avais les cheveux bruns, mais vers l'âge de 14 ans, j'ai commencé à les faire teindre en blond. Ce n'est que récemment que j'ai commencé à me rajouter des mèches roses. Personne n'a osé me demander pourquoi, mais j'ai une raison personnelle. J'ai simplement voulu me défaire de mon ancien moi. De plus, le blond me va beaucoup mieux. Avec ma peau pâle et mes yeux noisette, le rose de mes mèches ressortent. D'autres disent que mes yeux sont ce qui est le plus beau sur moi. Normal puisque ma mère étant japonaise, j'ai retenu d'elle pour mon regard.

Habituellement, je ne sors jamais maquillée. Bien que les autres me répètent que je n'ai pas besoin de maquillage pour être jolie, je continue et continuerai à me maquiller. Je ne me maquille pas pour être plus jolie, mais seulement parce que ça rajoute de la couleur dans la blancheur de ma peau. C'est pour cette raison que je rajoute souvent plusieurs couleurs et pas seulement du noir pour mes yeux. De plus, je m'amuse à rajouter quelques faux diamants en plastiques en dessous de mes yeux et me rajoute un peu de brillant à lèvre.

Je me suis fait tatouer, récemment, un dragon qui couvre mon dos, mon épaule et un peu mon bras gauche. La raison est simple, je voulais essayer de cacher mes plus grosses cicatrices. Le combat s'apprend après plusieurs défaites et plusieurs défaites égalent plusieurs blessures. De plus, je trouve que ce tatouage va bien avec mon style. J'aime bien m'habiller comme les yakuzas féminins du Japon. En portant un bandage pour ma poitrine proportionnée à mon corps qui est assez mince et une jupe assez long. Bien sûr me promener comme ça dans toute la ville est hors de question. Je continue à porter des jupes, mais assez courte. Par contre, je préfère les pantalons serrés noirs avec des t-shirt long. De plus, je ne sors jamais sans mes milliers d'accessoires. Sans mes bracelets, mes ceintures, mes colliers... J'ai l'impression d'être tout nu. Avec mon 1m68, porter des talons hauts est parfait. Par contre, puisque je me bats tout le temps, porter des talons hauts n'est pas une bonne idée. C'est pour cette raison que je porte pratiquement tout le temps des souliers banals.

Je ne suis pas le genre de fille qu'on pourrait qualifier de gentille, naïve et mignonne. Je suis plus le genre de fille qu'on pourrait qualifier d'effrayante. J'ai l'habitude d'attirer les garçons avec mon physique et de réussir à les faire fuir avec mon caractère. Sauf un, mais notre relation est assez compliquée, mais ça c'est une autre histoire. Mon côté violent, est la chose qui repousse le plus de monde. Par contre, pour moi c'est ce que je préfère chez moi. Certain se change les idées en lisant, en jouant à des jeux vidéo... Pour moi, se battre est la chose qui me fait changer les idées. Ce n'est pas pour rien que j'ai créé ma gang. Et oui, même si je ne suis pas la fille la plus sociable, j'ai réussi à garder du monde près de moi. Plusieurs disent qu'ils aiment mon côté amusant, d'autres aiment mon côté loyal. Tant que la personne me respect et que je l'apprécie, je lui resterai loyale. Enlevez vous l'idée que je suis un petit chien qui suit tout le monde. J'adore mon indépendance. J'ai appris une chose, si tu veux quelque chose, ne compte sûr personne. À la fin tu n'auras que des dettes à rembourser et plein de problèmes. De plus, si je veux suivre mes propres règle, je dois apprendre à ne compter sûr personne.

Je ne suis pas une personne qui pardonne facilement ou qui oublie facilement. On peut me traiter de rancunière, mais ça m'importe peu. Si une personne fait quelque chose de mal, ne doit-elle pas être punie ? J'avoue, en plus d'être rancunière, je suis impatiente, mais ne somme- nous pas tous impatient ? Ok, peut-être pas tous, mais j'ai aussi d'autres bons côtés. En plus d'être une fille amusante, loyale et indépendante, je suis une grande perfectionniste. Si quelqu'un que j'apprécie me demande un service, je vais faire tout mon possible pour qu'il soit parfait. Tant qu'à faire un travail, pourquoi pas faire un travail parfait ? De plus, sans mon côté perfectionniste, je ne serai pas aussi douée aujourd'hui en combat. Ce n'est peut-être pas un bon exemple pour vous, mais pour moi c'est une très bonne chose.

Le monde passait sans pour autant me voir. L'air se faisait froide tout comme le sol de cette ruelle où j'étais assise. Seul la lune m'éclairait pourtant j'avais l'impression d'être invisible. Malgré que la nuit était dangereuse, trois filles riaient comme si rien ne pouvait arriver. J'allumais ma cigarette en les regardant. J'aurais tellement aimé être à leur place et ne me soucier de rien. Il n'y avait pas longtemps, j'étais comme elle, irréfléchie, immature et surtout naïve. Vous voulez savoir la raison qui m'a conduit ici, dans cette ruelle lugubre. Pour le savoir, il faut commencer du début, ce qui veut dire, mon arrivée dans ce monde qui m'a condamné.

Plusieurs personnes ont le droit de dire qu'ils sont venus dans ce monde grâce à l'amour de deux personnes. Malheureusement, je n'ai pas ce droit. Ma mère étant tombée enceinte après un viol, je n'ai jamais connu mon vrai père. Par contre, ça ne veut pas dire que je n'ai jamais eu de père. Un peu après ma naissance, ma mère rencontra un homme du nom d'Alain. Même s'il était loin d'être parfait, je le voyais comme mon vrai père. Il me montait sur ses grandes épaules quand je savais à peine marcher. Naïve comme j'étais, je le voyais comme le père parfait.

Même si on n'avait pas beaucoup d'argent, nous arrivions toujours à réussir à avoir un toit sous la tête et un peu de nourriture. Jusqu'à l'âge de 6 ans, j'ai toujours cru avoir la vie parfaite. C'est à la mort de ma mère que tout a changé. Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était une journée où il pleuvait beaucoup. Ma mère était quand même été acheter de la nourriture pour qu'on puisse avoir un bon souper. Malheureusement, quelqu'un avait décidé que c'était une mauvaise journée pour elle. Tout ce que je sais sur sa mort, c'est qu'elle a été retrouvée morte dans une ruelle sombre. Le peu d'argent qu'elle avait sur elle avait disparu. Cette nuit là, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps et de mon coeur. J'avais l'impression que ma vie parfaite venait de se briser. Le pire, c'était que ce n'était pas une impression, mais la réalité.

Pourtant, même à ce moment-là, je n'ai pas compris que la vie était loin d'être parfaite. Après la mort de ma mère, nous avons déménagé. À ce moment-là, je croyais que c'était parce que la maison représentait trop de souvenir. En tout cas, c'était pour cette raison que je voulais déménager. Je pensais que peut-être en déménageant tout changerai. En vérité, je n'avais pas faux, mais tout n'a pas changé en bien. Au contraire, le moment où je suis rentrée dans la maison de la mère d'Alain, j'ai été condamnée à cette vie de misère.

Les premières semaines étaient parfaites. On prenait soin de moi en me cajolant, en me nourrissant... Je n'avais qu'à demander pour avoir ce que je voulais. Bien sûr, tout à une fin. J'étais loin de savoir que ma mère avait amassé une petite fortune pour mes études et qu'elle avait donné sa petite fortune à mon beau-père. J'étais aussi loin de savoir que mon beau-père, que je prenais comme mon vrai père, était un joueur compulsif. C'est seulement après ses quelques semaines parfaites que j'ai appris la vérité. On a commencé à me délaisser lentement. Seulement une personne dans cette maison me parlait encore gentiment. Dans la maison de la mère de mon beau-père, il y avait son beau-frère et ses deux enfants. Un garçon du nom de Carl et une fille du nom de Carole qui ne venaient pas de la soeur d'Alain. En vérité, c'était des jumeaux, mais seulement Carl m'adressait la parole. Rassurez-vous, les autres membres de la famille me parlaient, mais c'était soit parce qu'ils voulaient que je fasse quelque chose ou soit parce que j'avais malfait le travail. Seul Carl me parlait comme si j'étais quelqu'un et non comme si j'étais quelque chose.

Je ne vous cacherai pas que ça été mon premier amour. À cette période où j'étais encore naïve, je ne savais pas ce que c'était l'amour. J'ai grandi comme tout enfant pour devenir peu à peu cette magnifique femme. À l'âge de 13 ans, tous les garçons voulaient sortir avec moi. Tous les garçons me trouvaient belle, mais j'en aimais qu'un seul. Ce ne fut pas long qu'on sorte ensemble. Malgré que je n'aie pas été aimée à la maison, j'avais au moins mon ange gardien près de moi. C'est ce que je croyais en tout cas. Nous avons vécu quelques mois ensemble. Pendant ces quelques mois, nous faisions ce que tout couple normal fait. Malheureusement, je ne savais pas que j'allais devoir bientôt partir... Je me souviens très bien du jour de mes 14 ans. Comment oublier ce jour où j'ai été abandonnée de tous. Même de celui que je croyais être mon prince charmant.


Flash Back

Le vent était frisquet avec le petit manteau que j'avais. Heureusement que la maison était proche. J'avais surtout hâte de savoir ce qui se passait. On m'avait demandé d'aller acheter quelque chose à manger. En sortant, j'avais entendu des choses s'écraser sur le mur et plusieurs cries et insultes. À l'époque où ma mère était en vie, je n'avais pas à vivre ça. À cette seule pensée, une larme coula sur ma joue. Le pire dans l'histoire, c'était que plusieurs filles m'enviaient pour ma beauté. Que vaut la beauté, quand notre vie est atroce. Je me dépêchai de monter les marches qui craquaient à chacun de mes pas.

À peine fus-je arrivée que Alain ouvrit la porte avec plusieurs bagages. Ses yeux n'avaient plus rien de chaleureux depuis plusieurs années, mais c'était encore pire aujourd'hui. J'avais l'impression de regarder la mort dans les yeux. Il m'attrapa violemment le bras ce qui me fit pousser un cri. Plus je criais, plus je me débattais et plus il me serrait. Quand je vis Carl derrière la porte, mon coeur commença à battre. Il allait sûrement venir à mon secours ! N'était-ce pas ce que faisait tous les bons princes charmants ? Au contraire, il dévia ses yeux des miens. À ce moment, je compris ce que voulait dire avoir le coeur brisé.

J'arrêtai de me débattre et de crier. À quoi bon me débattre pour rentrer, si personne ne voulait de moi dans cette maison. En même tant qu'Alain me portait violemment à la voiture, j'essayais de continuer à regarder Carl. Même si mon coeur me faisait mal et que je ne voyais pratiquement plus rien derrière mes larmes, je voulais me souvenir de ce moment. Le moment où j'ai été abandonnée de tous. À peine fus-je rentrée dans la voiture, Alain commença à me crier déçu.

- TU NE SERS À RIEN ! J'AI BIEN FAIT DE TE VENDRE À CE BON À RIEN ! ON DIT QU'IL EST BÊTE COMME TOUT! IL VIT DANS UN GROS CHÂTEAU, MAIS IL SE SENT SEUL LE PAUVRE ! ALORS, J'AI DÉGOCIÉ POUR QUE TU SOIS PRISE DANS CE CHÂTEAU ET MOI LIBRE !

À ce moment-là, mes larmes arrêtèrent. Je le regardais droit dans les yeux avec mon coeur remplit de haine à son égard. Pourquoi pleurer ? Pourquoi est-ce que je disais toujours désolé et non merci ? Pourquoi est-ce que je ne voyais pas à quel point j'étais faible ? À ce moment, j'avais tant de questions qui venaient dans mon esprit, en attendant que ce bon à rien essayait de démarrer sa vieille voiture. J'aurais pu commencer à lui crier après, à le frapper où même à pleurer, mais à ce moment-là, j'ai commencé à rire. L'homme que j'aimais m'avait abandonnée par peur et celui que je croyais être mon père était en vérité depuis plusieurs années un bon à rien ! Il m'avait sûrement vendu à une grosse bête pour sauver sa peau ! Le plus drôle dans tout ça, c'est que je n'étais pas mieux que ces peureux. Je ne faisais que m'apitoyer sur mon sort en attendant que mon prince charmant vienne me sauver. À ce moment précis, je compris que les princes charmants n'existaient pas. La voiture roulait depuis quelques minutes, mais j'ouvris la portière et sauta. À peine fus-je sautée que je commençai à rouler sur les pierres qui couvraient la rue déserte. J'attendis tout de même Alain sacrer dans sa voiture. Après avoir fini de rouler sur la rue, je me levai et malgré la douleur, je commençai à courir. Je vis la voiture qui s'approchait et pris une ruelle sombre pour lui échapper.

Après plusieurs minutes à courir, je m'arrêtai dans une ruelle et glissai sur le mur pour finir assise sur le sol. Ce fut à ce moment que je sentis toute la douleur dans mon corps. Mes jambes et mes bras étaient tous écorchés et tous les os de mon corps étaient douloureux. J'avais eu de la chance que la voiture n'allait pas vite. Sinon je serai morte à ce moment. Portant, j'aurai préféré être morte plutôt qu'être esclave d'un homme qui était sûrement aussi pire que mon beau-père. Pendant que je prenais mon souffle, je vis trois garçons s'approcher. J'essayais de me cacher dans les coins sombres, mais il m'avait déjà repérée. Je les vis s'approcher et je ne me fis pas attendre pour partir en courant. Par contre, mes blessures me ralentissaient et les garçons me rattrapèrent très vite. En les voyant si près, je compris que courir ne servirai à rien. Je m'arrêtai et me revirai vers eux les points sortis. Je ne m'étais jamais battue, mais j'avais enfin pu me libérer de cette maison et je contais garder cette liberté! Malgré tous mes efforts, ce fut moi qui atterri au sol après m'être fait battre par ces brutes. Je savais ce que le bruit d'une ceinture en train de se défaire voulait dire. J'allais me faire violer.

Croyant que tout était fini, je fermai les yeux. Puis d'un coup, j'attendis plusieurs coups de point et plusieurs cries. Puis, plus rien d'autre que le silence. Je me permis d'ouvrir les yeux pour regarder ce qui se passait, mais tout ce que je vis, c'était les trois hommes, à terre, inconscients et un homme qui me regardait en souriant.

- Tu t'es bien battue petite ! Tu pourrais être très bonne au combat !

Je ne comprenais pas. Pourquoi venait-il de m'aider ? Personne ne m'avait jamais aidée. Seulement ma mère se souciait de moi, mais elle était morte aujourd'hui. Alors, pourquoi venait-il de m'aider ?

- Je vois que tu n'as nulle part où aller. De plus, tu es salement amochée ! Que dis-tu de venir vivre chez moi pendant quelque temps ? Je pourrai même t'apprendre à te battre !

Je continuai à le fixer sans comprendre. Puis d'un coup ma tête commença à tourner. Mon corps ne pouvait pas supporter tous les coups que j'avais reçus. Ce ne fut pas long que les ténèbres me prirent. Mais avant de m'évanouir, je vis son visage inquiet. La seule question qui m'est venue à l'esprit fut : « Pourquoi ce souci-t-il d'une jeune inconnue comme moi ?».


Fin Flash Back

Après cet événement, j'ai commencé à vivre avec lui. Il m'a appris à me battre et c'est très bien occupé de moi. En vérité, depuis la mort de ma mère, personne ne c'était aussi bien occupé de moi. Il m'avait même aidé à oublier mon passé en me changeant psychologiquement et physiquement ! Après deux ans à s'entraîner intensivement, j'étais devenu une pro en combat ! Malheureusement, mon sauveur était malade et à mes 17 ans, il mourut.

Un peu après mon deuil de plusieurs mois, je commençai à travailler et habiter seul n'était plus aussi effrayant. Pour me défouler, je battais parfois quelques bons à rien qui cherchaient à faire du mal à quelqu'un d'autre. Qui aurait cru que je rencontrerai quelqu'un comme la bête ! Qui aurait cru que j'aurais ma propre gang !

Parfois, je ne suis pas aussi bien que ses mecs qui avaient essayé de me violer. Par contre, je suis libre et c'est tout ce qui compte. Plusieurs croient qu'aujourd'hui, j'habite dans le château avec le garçon et que j'ai eu un happy end. Qu'ils racontent ce qu'ils veulent, aujourd'hui, je suis libre et c'est tout ce qui compte pour moi. Les happy end n'existent pas puisque nous avons toujours des problèmes. Les beaux princes charmants n'existent pas non plus et j'ai aussi compris cela.

Je me levai du sol froid et écrasa ma cigarette. Ça faisait longtemps que ces filles insouciantes étaient parties. Je regardais les étoiles et la lune qui m'éclairaient encore. Finalement, je ne les enviais pas. Être aussi insouciant ne peut que nous conduire à notre fin ! De plus, on peut s'amuser sans pour autant signer notre arrêt de mort. Vous savez maintenant mon histoire. Croyez ce que vous voulez. Peu m'importe ce que vous pensez, seul ma liberté compte !